Description de la mission :
Depuis 2015, l’escalade de la violence au Burkina Faso a entraîné une dégradation sans précédent de la situation humanitaire du pays. En 2025, le HRP estime que plus de 5,9 millions de personnes auront besoin d'une aide humanitaire. Mais seulement 3,7 millions de personnes ciblées pour l’assistance humanitaire. Plus de 500 000 enfants de moins de 5 ans et 131 000 femmes enceintes ou allaitantes ont besoin de prise en charge nutritionnelle.
Le groupe de travail sur l’accès humanitaire (GTA) a identifié au moins 39 zones d’accès difficiles, abritant environ 1,1 million de personnes, dont Dori, Barsalogho, et Titao , qui sont dans nos zones d’interventions.
Les régions les plus touchées sont le Sahel, le Centre Nord, le Nord et la région de l’ Est.
Face à l’augmentation des besoins médico–nutritionnels des populations hôtes et déplacées, le consortium ALIMA/KEOOGO/SOS Médecins BF a renforcé sa réponse aux urgences dans les régions du Nord (Ouahigouya et Titao), du Centre-Nord (Barsalogho, Kaya, Boulsa et Pissila) et du Sahel (Dori) pour :
Rétablir l’accès aux soins par la réouverture de formations sanitaires fermées : ALIMA et ses partenaires appuient la réouverture des formations sanitaires fermées en lien avec les Directions Régionales de la Santé, les Équipes Cadre de District et les Collectivités Territoriales. Les formations sanitaires sont appuyées en ressources humaines, en médicaments et matériel médico-technique. Le consortium appuie par ailleurs le système de références et contre-références et encourage le maintien du personnel de santé dans les zones affectées par la crise.
Atteindre les populations les plus vulnérables par la mise en œuvre de postes avancés /cliniques mobiles : ALIMA et ses partenaires mettent en place des postes de santé avancés / cliniques mobiles pour apporter une prise en charge médicale, nutritionnelle et psychologique aux populations déplacées regroupées sur des sites de transit ou officiels. Les cas nécessitant une prise en charge en hospitalisation sont référés vers la formation sanitaire la plus proche.
Améliorer l’offre de soins à base communautaire dans les aires de santé en difficulté : ALIMA et ses partenaires appuient le renforcement de l’offre de soins à base communautaire dans les aires de santé en difficulté en lien avec les Directions Régionales de la Santé et les Équipes Cadre de District et forment également les mères d’enfants de moins de 5 ans au dépistage de la malnutrition aiguë grâce à la bandelette de Shakir, qui permet une détection précoce par la mesure du périmètre brachial.
Renforcer les mécanismes de réponse rapide aux urgences sanitaires : ALIMA et ses partenaires participent au mécanismes RRM à travers le GCORR : (i) une veille sanitaire, humanitaire et épidémiologique (ii) l’identification, la formation et le suivi de personnel médicale et de support des ONG nationales pour des interventions de réponse aux urgences (iii) l’investigation et la confirmation des alertes (iv) le déploiement d’équipe de réponse rapide sous un délai de 7 jours après confirmation de l’intervention.
L’alliance opère dans les régions et districts sanitaires suivants :
Région du Centre Nord ; DS de Barsalogho (SSP, SSR, SSS, SMSP, PCIMA) ; DS de Kaya (commune de Kaya et Pissila : SSP, SSR, SMSP, PCIMA) ; et DS de Boulsa (SSP, SSR, SSS, SMSP, PCIMA) ;
Région du Sahel : DS de Dori (SSP, SSR, SMSP, PCIMA) ;
Région du Nord : DS de Ouahigouya (SSP, SSR, SSS, SMSP, PCIMA), et DS de Titao (SSP, SSR, SSS, SMSP, PCIMA) ;
Région du Centre : DS de Nongr Masson, DS de Sig Noghin, DS Baskuy, DS Bogodogo, et DS de Boulmiougou (Supplémentation aux MMS)
Région du Centre Sud : DS de Kombissiri (Supplémentation aux MMS)
ALIMA dispose de bases opérationnelles à Dori, Ouahigouya, Kaya, Titao, Boulsa et Barsalogho, et d’un bureau de coordination et projet à Ouagadougou.
Contexte sécuritaire :
Sur le plan socio-politique en 2024, 3 tentatives de déstabilisation du gouvernement , avec plusieurs arrestations dont des officiers militaires et des personnalités civiles.
Sur le plan sécuritaire, on note une intensification des opérations terrestres et aériennes des FDS/VDP, qui sont la cible d’attaques, d’embuscades et utilisation d’engins explosifs improvisés (EEI). Cette situation trouble la quiétude des populations sujettes souvent au déplacement.
En 2024 : 3 625 incidents sécuritaires enregistrés par INSO, dont 54 incidents ONG (Cambriolage/vol, Arrestation par les FDS, Attaque/agression, assassinat, Enlèvements, menaces, détention irrégulier, tracasserie, etc.). La communauté humanitaire du Burkina Faso a enregistré 5 morts de travailleurs humanitaires en 2024.
Les incidents dans nos régions et/ou zones d’interventions représentent 45%, dont 370 incidents dans la région Centre Nord, 215 dans la R. Nord, 381 dans la R. Sahel, et 281 à Ouaga.
De janvier à juin 2025 : La situation sécuritaire globale au Burkina Faso a été marquée par la persistance des attaques dans les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de l’Est, du Centre-Est et de la Boucle du Mouhoun. Ces attaques ont visé les Forces de défense et de sécurité, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les populations locales.
La poursuite des violences pendant le 1er semestre de 2025 a généré des besoins humanitaires considérables dans tous les secteurs parmi lesquels la sécurité alimentaire et la santé. Selon le rapport de l’UNICEF du mois de juin 2025 (ONU Info - l'actualité mondiale - Un regard humain) sur le plan nutritionnel, plus de 10.000 enfants ont été admis dans tout le pays pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère en avril, dont plus de la moitié proviennent des régions touchées par les violences (Boucle du Mouhoun, Nord, Est, Sahel, Centre-Nord).
De janvier à avril 2025 , plus de 36.000 ont été admis pour un traitement dont plus de 20.000 dans les zones d’insécurité.
À la fin du mois de mai 2025, 179.000 personnes (28 % des 1,3 million de personnes dans le besoin), dont plus de 25.000 enfants ont été traités pour malnutrition aiguë. Dans ce lot, plus de 8.000 enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère.
Plus largement, la détérioration de la situation sécuritaire affecte les opérations humanitaires, entravant l’accès, augmentant les risques opérationnels et les besoins d’assistance des populations affectées.
Durant le début de cette année, nous avons enregistré des attaques de lieux de cultes (mosquées et églises), mais aussi des camps de déplacés internes (Séguénéga, Pissila, Djibo, Wendou, …).
A Ouagadougou, en lien avec le contexte, les contrôles de sécurité ont été renforcés, et les exemptions levées.
Malgré cet état de fait, il est à noter une restriction de l’accès humanitaire, impactant les activités d’aide humanitaire aux populations vulnérables, même si les humanitaires ne sont pas ciblées.
Priorités:
Le coordinateur ou la coordinatrice médical·e doit définir les objectifs et orientations techniques de la mission, proposer des stratégies en cohérence avec les besoins médicaux et humanitaires des zones d’interventions et supporter techniquement l’ensemble des équipes médicales de la mission.
Analyse, définit et ajuste les objectifs médicaux des projets ALIMA dans son pays de mission. Recueillir les données et les analyser, interpréter et définir la stratégie médico opérationnelle de la mission conformément au mandat de ALIMA
Mise en œuvre des programmes ALIMA, participer à la gestion pharma des projets et contribuer à l’organisation des projets médicaux
Suivi et évaluation des programmes : suit l’évolution de la situation ( épidémiologique, sanitaire et humanitaire) et adapte les activités en conséquence. Il s’assure du déploiement efficace et adapté des ressources. Collecte les informations pour les rapports d’activités.
Santé des équipes : Élabore la politique santé staff sur le pays et organise avec le responsable santé mentale mission, l ‘accompagnement psychologique de staff. Participe également à l'analyse des risques psychosociaux.
Animation, accompagnement et encadrement de l’équipe : Anime, encadre et soutient l’équipe en favorisant la compréhension des enjeux liés au projet et à la mission.
Sécurité des équipes : il.elle doit être expérimenté dans la gestion sécuritaire, analyse et hypothèses. Il.Elle construit et entretient un réseau des relations formelles et informelles autour du projet. Il.Elle évalue les risques et menaces liés à la mise en œuvre des activités du projet;
Représentation et négociation : Représenter l’ONG auprès des autorités locales. Négocier l'accès à l’espace humanitaire.
Politique PSEA : il. Elle s’assure que son équipe, les partenaires et les membres de la communauté connaissent la politique d’ALIMA et ont accès à l’information (mécanisme de remontée des plaintes, focal point…).
Eléments de profil requis spécifique au projet:
Le.la Coordinateur Médical ( COMED) doit:
Formation : Doctorat en Médecine
3 ans d’expérience dans un poste similaire avec une ONGI médicale
Capable de travailler dans un contexte sécuritaire volatile
Expérience en élaboration des appels à proposition et des rapports bailleurs
Suivi-évaluation
Gestion de base de données sous Excel ; ENDOM
Vision stratégique claire en lien avec le plan d’action de ALIMA
Management des équipes dans un contexte multiculturel
Enquêtes (SMART, CAP…)
Informatique (Word, PowerPoint, Excel avancé)
La maîtrise du français est indispensable.